les bonnes recettes de la Fed Cup de Tennis

Roland-Garros plein à craquer, d'excellentes audiences télés, des parraineurs qui investissent sur les filles du tennis: la Fed Cup, avec sa nouvelle formule calquée sur la Coupe Davis et l'arrivée des Françaises en finale deux années consécutives, est enfin devenue une affaire qui rapporte.

France Télévisions, qui retransmettait la rencontre, a rassemblé quatre millions de téléspectateurs en moyenne le dimanche, presque sept millions pour le dernier quart d'heure du double, remporté par les Russes.

"Les confrontations par nations font recette, le lieu de l'évènement, Roland-Garros, a attiré les téléspectateurs, et les joueuses françaises sont de fortes personnalités: autant d'ingrédients du succès", affirme Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions.

Impression confirmée par les parraineurs, plus sensibles encore au retour sur investissement qu'à la magie de l'évènement. BNP-Paribas, partenaire du tennis depuis 32 ans, n'avait jamais daigné s'intéresser à la Fed Cup depuis sa création, en 1963.

Cette année, à la veille de la finale France-Russie, le groupe bancaire a signé un accord de partenariat avec la Fédération internationale de tennis (ITF) pour devenir le "sponsor-titre" de l'épreuve féminine pour les six saisons à venir.

La Fed Cup, à l'instar de son homologue masculine la Coupe Davis, s'appellera désormais officiellement "Fed Cup par BNP Paribas".

BNP-Paribas versait jusqu'à présent huit millions d'euros par an pour la Coupe Davis. Le contrat Coupe-Davis/Fed Cup verra donc cette somme augmentée. "De combien? Nous sommes encore en négociations", répond prudemment Antoine Sire, directeur de la communication du groupe. "Mais le tennis féminin nous apparaît maintenant comme un sport porteur, notamment aux Etats-Unis où nous avons une grande partie de notre activité".

Pour le groupe bancaire, le tennis féminin ne constitue qu'un complément logique de son engagement chez les hommes. Gaz de France, en revanche, a joué la carte des filles dès le début, et tire aujourd'hui les dividendes de ses investissements.

L'entreprise ne parraine pas directement la Fed Cup, mais soutient financièrement, depuis des années, les meilleures joueuses françaises. Ainsi que plusieurs étrangères, dont... Elena Dementieva, bourreau des Françaises ce week-end.

"Nous avons choisi le tennis féminin en 1992, à l'époque où il était abordable. Nous étions une petite entreprise et le tennis féminin un petit sport. Nous avons grandi ensemble", se félicite Raphaële Rabatel, directrice de la communication de Gaz de France.

"A l'époque, nous avions une image d'entreprise très technique, désincarnée. Nous attacher au tennis féminin nous a permis d'acquérir un peu de rondeur, plus de douceur", précise Mme Rabatel.

Gaz de France, qui a donné son nom à l'une des épreuves phares du calendrier français "L'Open Gaz de France", affirme -- sur la foi d'études -- que l'investissement consenti pour parrainer le tennis féminin est cinq fois plus rentable, en France, qu'un investissement publicitaire équivalent.

Son budget "parrainage sportif" se monte à cinq millions d'euros, répartis entre le tennis féminin et l'athlétisme.




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